Résonances, cycle de conférences du JEFAR

Résonances, signifiant le caractère de ce qui se répercute dans l'esprit ou le coeur de quelqu'un, consiste en un cycle de conférences présentées à tour de rôle par nos membres chercheurs et chercheuses du JEFAR et de leurs partenaires de recherche, le cas échéant. Elles s'adressent à l'ensemble de la communauté universitaire et sont ouvertes au public.

Les conférences présentées abordent des thématiques de recherche en lien avec la programmation scientifique du Centre de recherche JEFAR. Elles peuvent s'articuler autour de résultats de recherche ou d'analyses pour éclairer les débats actuels et les enjeux qui animent la société. 

Hiver 2025

19 février 2025 : La sexopérinatalité : qu’est-ce que c’est, qu’est-ce qui s’y passe et qu’est-ce qu’on peut faire ! »

affiche Catherine

« La sexopérinatalité : qu’est-ce que c’est, qu’est-ce qui s’y passe et qu’est-ce qu’on peut faire ! » 

Présentée par Catherine de Pierrepont, chercheuse régulière au JEFAR et professeure adjointe à la Faculté de médecine et de neurosciences de l’Université Laval. 

Résumé de la présentation : Lors de la transition à la parentalité, les futurs et nouveaux parents sont vulnérables aux fluctuations relationnelles et sexuelles; leurs préoccupations envers la sexualité sont communes et sont associées à plus de stress et d’anxiété affectant leur bien-être sexuel et relationnel. Toutefois, un manque d’interventions sexopérinatales est constaté, souvent dû à un manque de connaissances et de formation sur le sujet des différents professionnels de la santé. Les études actuelles en sexopérinatalité brossent un portrait encore incomplet et hétérogène de la sexualité périnatale; les études sur le sujet sont peu nombreuses, mettent l’emphase sur les couples monogames hétérosexuels de parents, et ont peu abordé la sexualité de tous les partenaires impliqués. Pour soutenir les parents dans cette période remplie de défis sexuels, les professionnels de la santé de divers domaines (p. ex., obstétrique-gynécologie, médecine familiale, pratique sage-femme, sciences infirmières, travail social, psychologie, criminologie, sexologie) pourraient bénéficier de formation et d’ateliers psychoéducatifs à différents niveaux (formation initiale, formation continue, etc.) en matière de sexopérinatalité. En contribuant à la santé sexuelle des futurs et nouveaux parents, il est possible de favoriser le bien-être, la qualité, et la stabilité des couples, mais aussi de la famille et du développement de l’enfant. 

Date : 19 février 2025
Heure : 11h30 à 12h30
Lieu : Université Laval, Pavillon Charles-De Koninck (DKN-5128)
Lien Zoom pour se joindre en ligne

27 février 2025 : « Des jeunes et des jeunes queers. Réflexions sur la domination adulte »

affiche Gabrielle

« Des jeunes et des jeunes queers. Réflexions sur la domination adulte » 

Présentée par Gabrielle Richard, directrice de la recherche au GRIS-Montréal, dans le cadre du cours SVS-7022 Enfance et jeunesse 

Résumé de la présentation : Politicien.nes, chroniqueureuses, parents. Partout où l’on regarde, ce sont des adultes qui se prononcent sur les conditions de scolarité ou de prise en charge médicale des jeunes au regard de l’identité de genre et de l’orientation sexuelle. La parole des jeunes est presque systématiquement évacuée des prises de décision les concernant pourtant au premier chef (éducation à la sexualité, toilettes genrées, soins transaffirmatifs, heure du conte avec des drag queens, etc.). 

La domination adulte est un rapport de pouvoir qui s’exerce de la part des adultes envers les enfants et les adoles­cent·es, les “jeunes”, dans un contexte social où ce sont les adultes qui détiennent des privilèges d’un point de vue légal, social, politique et économique. Parce qu’on considère les jeunes comme des « non adultes », nous considérons qu’iels sont vulnérables par nature, et donc « à protéger ». Bien sûr, les plus jeunes enfants ne pourraient survivre sans les soins primaires que leur apportent leurs parents ou responsables légaux. Mais cette vulnérabilité nous empêche souvent de penser que les jeunes sont capables de penser par et pour elleux-mêmes. 

C’est particulièrement le cas lorsqu’il s’agit d’identité de genre et d’orientation sexuelle. Les jeunes qui font leur coming out voient souvent leur parole discréditée par l’adulte : « Ça va te passer », « C’est un effet de mode », « Tu t’es laissé·e influencer ». Pourquoi avons-nous tant de mal à croire la parole des jeunes qui se disent autre chose que cisgenres ou hétérosexuel·les? Et si, plutôt que de les infantiliser, nous tentions de faire confiance à leur capacité à s’explorer, à s’auto-déterminer ? 

Date : 27 février 2025
Heure : 11h30 à 13h00
En ligne seulement : lien Zoom 

19 mars 2025 : « Garde partagée ou garde exclusive? Une exploration du choix du mode du partage du temps parental à partir des données de l’Enquête longitudinale auprès des parents séparés et recomposés du Québec »

affiche Elisabeth et Caroline

« Garde partagée ou garde exclusive? Une exploration du choix du mode du partage du temps parental à partir des données de l’Enquête longitudinale auprès des parents séparés et recomposés du Québec » 

Présentée par Elisabeth Godbout, directrice adjointe du JEFAR et professeure adjointe à l’École de travail social et de criminologie de l’Université Laval et Caroline Robitaille, professionnelle de recherche au JEFAR. 

Résumé de la présentation : Parmi toutes les décisions prises par les parents à la suite d’une séparation, celle portant sur le mode de partage du temps parental (aussi appelé : garde et accès) est sans doute la plus émotive. Il n’est donc pas étonnant que cette question fasse l’objet de débats politiques, judiciaires et scientifiques. La garde partagée se situe au cœur même de ces débats, avec des positions qui la condamnent en bloc ou en font, au contraire, le modèle idéal ou celui qui devrait être établi «par défaut». Pourtant, bien qu’elle gagne en popularité, la garde partagée n’est pas choisie pour les mêmes motifs ni vécue de de la même façon par les familles concernées. Il en va de même de la garde exclusive à la mère qui, bien qu’elle soit en perte de vitesse, demeure le choix d’un nombre important de familles. Cette présentation a donc pour but de mieux comprendre ce qui sous-tend ces décisions chez ces familles pour en appréhender les implications.  Pour ce faire, nous explorons comment les deux principaux modes de partage du temps parental, soit la garde partagée ou la garde exclusive à la mère, se répartissent chez les parents récemment séparés qui ont participé à l’Enquête longitudinale auprès des parents séparés et recomposés du Québec, en association avec divers indicateurs socioéconomiques, relationnels et contextuels.  Cette présentation sera l’occasion de prendre la mesure de la diversité que recouvrent des modes de garde particuliers et d’échanger sur ce que ceux-ci peuvent impliquer dans la réalité des enfants et des familles concernés. 

Date : 19 mars 2025
Heure : 11h30 à 12h30
Lieu : Université Laval, Pavillon Charles-De Koninck (DKN-5128)
Lien pour se joindre en ligne

À venir - automne 2025

« Le suicide chez les jeunes et les jeunes adultes au Canada : perspectives des parents endeuillés sur les systèmes de soins »

« Le suicide chez les jeunes et les jeunes adultes au Canada : perspectives des parents endeuillés sur les systèmes de soins » 

Présentée par Toula Kourgiantakis, chercheuse régulière au JEFAR et professeure agrégée à l’École de travail social et de criminologie de l’Université Laval et Romy-Naïma Tousignant, étudiante à la maîtrise sur mesure en psychologie, psychoéducation et travail social.

Résumé de la présentation

Contexte : Le suicide est la deuxième cause de décès chez les adolescent.e.s et les jeunes adultes âgé.e.s de 15 à 24 ans au Canada. Bien que plus de 90 % des jeunes qui décèdent par suicide présentent des troubles de santé mentale, la majorité ne reçoivent pas les services nécessaires, et l’urgence constitue souvent le premier point de contact pour un.e jeune ayant des idées suicidaires ou des comportements suicidaires. Des études ont révélé que les parents perçoivent les services de santé mentale pour les jeunes comme inaccessibles et inadéquats pour répondre aux besoins de leurs enfants. D’importantes lacunes subsistent dans la compréhension des expériences des jeunes ayant eu recours aux systèmes de soins avant leur décès par suicide. Les parents sont particulièrement bien placés pour fournir des informations essentielles, permettant de mieux comprendre le rôle des systèmes de soins dans la prévention et la prise en charge du suicide. L’objectif de cette étude était d’examiner comment les parents endeuillés décrivent les systèmes de soins ayant interagi avec leur enfant avant son suicide.

Méthodologie : Pour cette étude qualitative, nous avons adopté une approche de recherche participative basée sur la communauté et collaboré avec un centre de traitement résidentiel en milieu rural en développement pour les jeunes adultes souffrant de troubles mentaux graves, ainsi qu’avec des parents endeuillés par le suicide. Les participant.e.s étaient admissibles s’ils étaient parents ou proches aidant.e.s d’un.e jeune ou d’un.e jeune adulte de moins de 30 ans décédé.e par suicide. Nous avons mené des entretiens semi-structurés avec les participant.e.s, et les données ont été analysées à l’aide d’une analyse thématique.

Résultats : L’échantillon comprenait 17 parents, dont 12 mères et cinq pères. L’âge des jeunes décédés par suicide variait de 12 à 29 ans, avec un âge moyen de 18 ans. La majorité des jeunes avaient des problèmes de santé mentale et de dépendance, et la plupart avaient reçu des services de santé mentale.

L’analyse des perspectives des parents sur les services reçus par leur enfant avant son suicide a permis d’identifier huit thèmes majeurs : (1) des obstacles significatifs à l’accès aux services; (2) des lacunes dans la continuité et la coordination des soins; (3) l’absence de lignes directrices claires pour l’évaluation du risque suicidaire et l’élaboration des plans de sécurité; (4) la nécessité d’une meilleure qualité des soins en santé mentale; (5) une formation inadéquate des intervenant.e.s; (6) une implication limitée des parents dans les services et traitements offerts à leur enfant; (7) un manque d’information transmise aux jeunes et à leurs familles sur la santé mentale, les traitements, les plans d’intervention et les services; et (8) des jeunes ayant vécu des expériences d’intimidation, de racisme et de discrimination.

Conclusion : Le suicide des jeunes constitue un enjeu majeur de santé publique, et les statistiques récentes montrent que, bien que le taux de suicide demeure trois fois plus élevé chez les garçons, les adolescentes âgées de 15 à 19 ans affichent le taux d’hospitalisation pour tentatives de suicide le plus élevé au Québec. Nous discuterons des implications pour les politiques, les services et la recherche en matière de prévention du suicide chez les adolescent.e.s.

Détails à venir.
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